L’achat d’une banque de sons d’orchestre est infiniment plus compliqué que tout autre type de banques. D’abord, parce qu’elles sont souvent les plus chères et il est rare de pouvoir les essayer dans un magasin de proximité, dans des conditions satisfaisantes et avec des conseils avisés.

Il faut donc parfois ne se fier qu’à des démos « avantageuses » qui en disent peu sur leurs usages réels une fois entre vos mains, notamment sur leurs facilitées d’utilisations, leur intégration et leur cohérence au sein de vos équipements, leur souplesse à s’intégrer à vos méthodes de travail.

Même lorsqu’une vidéo vous montre en conditions de live, les différentes nuances d’un instrument, aussi bluffante que soit la vidéo, elle n’est en aucun cas la garantie que l’effet d’ensemble sera tout autant convaincant, or c’est surtout dans ce cas que certaines ne le sont pas.

Il reste donc très difficile de devoir apprécier tant de critères à distance alors même que le cout et l’engagement dans le temps restent relativement lourds.

– Engagement dans le temps, car, l’achat d’un instrument virtuel d’orchestre sous-entend de rester fidèle à la même marque. Ça n’est bien sûr pas une vérité absolue et incontestable, mais elle permet un usage bien plus simple et ludique à tous ceux qui veulent avant tout travailler leurs musiques sans se pencher longuement sur les techniques de mixage. Elle permet aux non-initiés d’avoir un rendu réaliste beaucoup plus rapidement.

Si l’on choisit des sonorités de cordes, il est souvent plus judicieux de suivre le catalogue du même fabricant. La plus grande partie de ses banques sont enregistrées dans des « pièces » qui ont leurs propres caractéristiques acoustiques. Empiler des banques d’orchestres de marques différentes, enregistrées dans des conditions différentes (choix et placements des micros, traitements audio, sonorité de la « salle ») peut rapidement sonner « fouillis » et surtout, peu réaliste.

Assurez-vous donc que la marque propose l’ensemble des instruments que vous envisagez d’acheter dans un futur plus ou moins proche.

Assurez-vous également que l’ensemble des techniques échantillonnées proposé correspondent à vos exigences en terme de détails de jeux. Il y a une très grande disparité entre les banques existantes. Encore une fois, méfiez-vous des démonstrations, fouillez dans les caractéristiques techniques et assurez-vous de ce que propose l’éditeur en terme de choix d’articulations.

Dites vous aussi que multiplier le nombre de fabricants, c’est devoirs s’adapter à une technicité différente, à d’autres méthodes d’usages même quand le lecteur (Kontakt par exemple) est le même. Enfin, la plupart des éditeurs proposent des usages croisés entre leurs différents produits rendant donc plus facile et ludique leur utilisation dans un même projet. On pourra par exemple avoir des présélections de sections toutes faites, des empilements cohérents d’instruments pré arrangé, tout un tas d’astuces qui peuvent faire gagner beaucoup de temps ou rendre plus simple l’arrangement d’orchestre pour ceux qui ne sont pas rompus aux techniques d’écriture.

Pour résumer, attention à l’usage croisé de banques différentes. Si il reste bien sûr possible de les mélanger, ce sera au prix de plus de temps passé à les connaître individuellement, à les rendre ensuite cohérentes les unes par rapport aux autres en terme d’espaces, mais aussi de volume. Le “mezzo forte” d’un éditeur à peu de chance de rendre le même volume que chez un autre. Pensez-y.

En restant dans la même marque, il y a unité de lieu, respect des jeux et des nuances entre les différents instruments, cohérences techniques et intelligence croisée.

– Deux points de vue sur la « fabrication » (et donc l’usage) de ces banques. Soit on enregistre les instruments, « in situ », dans une pièce (studio ou salle de concert) en respectant leurs positionnements, en plaçant de nombreux micros pour capter autant la proximité que l’ambiance de la salle.

Soit on décide d’enregistrer chaque instrument (ou un ensemble d’instruments) dans une pièce « presque » sourde (chambre anéchoïque) et sous-traiter l’effet placement et pièce en ayant ainsi la liberté de choix de formation de l’orchestre et la maitrise sur la façon de la « faire sonner ».

Il y a comme toujours des avantages et des inconvénients à chaque méthode.

Les banques enregistrées « en place » ont l’avantage de « sonner » tout de suite, sans trop avoir à faire de retouches. Le mix est quasiment fait en même temps que l’on empile les pistes puisque tout est enregistré en situation de jeux et avec un choix de positionnements de micros permettant de doser l’effet de la pièce…Elles peuvent par contre s’avérer moins souples lorsqu’on décide de positionner les instruments différemment (même si certaines proposent de remettre au centre un instrument préalablement enregistré déjà positionné, avec tous les éventuels problèmes de phases inhérents à cette astuce).

Il y a un autre désavantage à ce type de banques, pourtant très important, mais peu relaté et bien réel qui est responsable d’effets de phases, de perte de réalisme difficile à résoudre par les éditeurs, car relatifs à la technique du sampling elle-même. Superposer des instruments piste après piste, c’est ajouter l’effet de la pièce à chaque piste jouée d’une façon très différente de ce qu’il se passe dans une vraie pièce où tous les instruments sont joués ensemble, où la proximité des différents instruments est « rendu » par les micros.

Même sur les « close mic » (micro placé très prés de l’instrument), l’effet de pièce est présent, si l’on n’aime pas la pièce, ou si simplement, on utilise des banques d’orchestres enregistrés dans d’autres studios, l’ensemble de plusieurs instruments enregistré dans différentes salles pourra s’avérer pas naturel.

Les compositeurs chevronnés s’en sortent avec plus ou moins de bonheurs malgré ses contraintes, mais il faut être très adroits, connaitre quelques techniques de mixages et surtout, avoir beaucoup d’oreille. Pour les moins avertis, c’est le risque d’avoir un rendu flou, « pâteux » accentué par la superposition de pistes.

D’autres proposent de séparer le son du reste des processus de mixage.

Les instruments, d’un côté, les logiciels de création d’espaces et de mixages spécifique à l’orchestre de l’autre. L’avantage certain est que la liberté de placements est totale, le « grain » est moins marqué (et donc moins sujet aux modes), toutes les formations d’orchestres sont possibles, bref, c’est un peu comme si on avait « virtuellement » le musicien d’un côté et l’ingénieur de l’autre même si dans les faits, ça n’est pas aussi idéal.

C’est un avantage, mais aussi, un inconvénient puisque, forcément, il va falloir « faire sonner » tout ça. Créer l’espace, respecter les positionnements de chaque instrument et rendre l’effet d’ensemble crédible. Il y a donc un travail de mixage beaucoup plus important même si des outils de plus en plus évolués permettent de rendre plus simple et ludique la chose. Avec un peu de méthodes et en choisissant bien ses outils, on y arrive assez vite. L’expérience accumulée permet également de démultiplier la rapidité de mise en oeuvre notamment par la création de « sets » prêts à l’emploi.

Voilà en très résumé ce que l’on peut en dire. Il s’agit ici de mettre en reliefs quelques éléments survolés rapidement et relativement simples à prendre en compte pour vos choix présent et futur sur des achats qui sont relativement couteux et nécessite une réflexion présente pour des achats qui sont souvent à envisager à long terme. Le fait de ne citer aucune marque est volontaire pour une explication la plus objective possible. N’hésitez pas à venir nous consulter pour avoir des conseils plus avisés et précis en fonction de vos attentes, de votre niveau et bien sure, de votre budget.