1.Input (Introduction).

– Quand on en a choisi un, il est rare qu’on en change! Le séquenceur logiciel (souvent appelé DAW pour Digital Audio Workstation) est rarement un achat sur lequel on revient. Les habitudes de travail acquises au long des années, leurs prix sont les deux facteurs principaux qui font qu’on lui reste fidèle. Que ce soit sur les sites marchands des magasins de musique, ou sur les sites des fabricants eux même, comment se faire une idée devant tant de superlatifs. Sur les forums, chacun va de ses certitudes, de ses préférences en dénigrant allègrement les logiciels concurrents avec plus ou moins de bonne foi. Il va pourtant falloir dans cette jungle faire un choix à un moment où l’on n’a pas encore acquis les critères déterminants nécessaires à un achat qui va vous engager durablement dans votre parcours musical.

  • Comment choisir?

– Si vous n’en connaissez aucun, que vous compter travailler seul, cet article est pour vous. Si par contre vous avez l’opportunité et la chance de travailler et d’échanger avec d’autres musiciens, ou si dans votre entourage, certains en possèdent déjà un, je ne saurai trop vous conseiller de prendre le même. Déjà parce que vous pourrez avoir un peu d’aide sans passer trop de temps sur le mode d’emploi ou sur les forums. Ensuite parce qu’il reste difficile d’échanger des projets entre différents séquenceurs même si quelques protocoles d’échange existent (OMF, AAF pour les plus répandus).

  • Panorama non exhaustif.

 – Il en existe beaucoup, mais nous allons survoler les plus répandus en France. Il va donc falloir dégager les lignes fortes de chacun même si tous partagent des fonctionnalités souvent très proche voir identique au fur et à mesure de leurs évolutions, chacun copiant allégrement l’un sur l’autre les fonctionnalités les plus innovantes, ce qui complique souvent le choix d’un utilisateur débutant. Comment les distinguer, pourquoi devoir choisir puisque finalement, ils proposent tous plus ou moins les mêmes choses ? L’angle de choix va se faire en fonction de la facilitée d’usages et d’accès de certaines caractéristiques clef auquel vous aurez prioritairement besoin. Les voici présentés de façon concise pour vous permettre de rapidement faire un choix. Certains termes utilisés entre guillemets vous permettront via les moteurs de recherche et autres tutoriels vidéo gratuits de voir, après une première lecture, de quoi il en retourne.

 

Protools : C’est le logiciel audio par excellence. Le plus répandu dans les studios d’enregistrement, mais sous une version très couteuse (Protools HDX) ajoutant au logiciel, des cartes DSP et des interfaces dédiés. Si votre quotidien est de vous enregistrer en audio ou d’enregistrer votre groupe, de faire donc surtout de l’acquisition audio et de l’édition, c’est le logiciel de choix. Si vous commencez vos compositions chez vous et que vous projetez de les reprendre en studio. L’audio se manipule et s’édite rapidement, le moteur audio est particulièrement précis, la compensation de latences gérée « au poil ». Le MIDI est par contre moins évolué que sur les autres logiciels même si toutes les fonctions principales sont bien là.

 

Cubase : Le MIDI est assurément son point fort, si vous avez un grand nombre de machines MIDI, claviers, groove box, samplers, c’est sur lui qu’il faut se pencher. Si vous êtes un utilisateur d’instruments virtuels à foison et que vous empilez des dizaines de pistes, il possède une fonctionnalité exclusive relative aux instruments virtuels utilisant des « keyswitch » (Expression Map) qui rend son usage extrêmement fluide et ludique. Cette fonctionnalité sera absolument magique si vous travaillez essentiellement avec des instruments virtuels d’orchestre, ethnique ou plus globalement acoustique. L’édition de partition est évoluée sur la version Pro. Le logiciel a subi ces dernières années des évolutions majeures dans sa partie audio, issue pour la plupart de Nuendo, depuis que ce dernier est partie prenante du système haut de gamme « Nuage » de Yamaha.

 

Logic : Attention, seulement pour les utilisateurs d’ordinateur à la pomme.

C’est le plus complet en terme d’aide à la recherche d’idées. Des centaines de boucles (Apple Loops) toutes prêtes et dans tous les styles, qui se synchronisent à tous les tempis. Des instruments virtuels en pagaille, autant synthétique qu’acoustique, des effets très nombreux et de qualités, un batteur virtuel étonnant de réalisme. Les plus pros comme les débutants pourront explorer des styles musicaux qu’ils connaissent mal en partant de bases rythmiques et instrumentales fourni très réaliste et dans tous les styles.

Si votre truc, c’est votre instrument et que vous chercher à réaliser des créations crédibles sans y passer de longues heures, si vous ne souhaiter pas investir dans des effets ou instruments virtuels parfois couteux tout en voulant du choix, c’est ici que ça se passe et pour un cout modique. On y retrouve tout le savoir-faire d’Apple dans l’interface utilisateur et le coté « fun » de créer.

 

Live : Ici, la touche Stop n’est jamais nécessaire, on est en Live ! On enregistre, on édite, on ouvre effets et instruments en live. On synchronise à la volée des fichiers audio à des tempi et des hauteurs différents. On mélange ses compositions originales aux phrasés qu’on a échantillonnés sur nos vinyles, on mixe, la batterie de l’un sur la guitare de l’autre en recomposant par dessus pour en faire toute autre chose. Contrairement aux autres séquenceurs, on peut comme eux travailler de façon linéaire (Arrangement view) ou non linéaire (Session View) . Grâce à l’usage de « Clip », on recompose en temps réel un morceau en décidant au dernier moment de répéter un refrain, en mettant la boucle du synthé du couplet sur le refrain sans jamais rien arrêter. Tout est fait pour être sous les doigts, simple, fluide, rapide. C’est le choix de tous les musiciens de scènes, de ceux qui veulent garder l’entière liberté de mélanger, recomposer, triturer dans tout les sens. L’intégration de « Max for Live » repousse les possibilités à l’infini. L’ajout de « Push » (surface de contrôle optionnel) sublime le coté tactile en rendant plus flou l’écart entre virtuel et machine dédiée.

 

Fruity Loops : Uniquement sur PC et assez proche de Live dans son usage, il est souvent le premier logiciel, car très accessible d’accès tout en étant puissant et remplis de contenus prêts à l’emploi. Notons qu’il est optimisé pour un usage en tactile sur les PC possédant un écran qui le permet. Au programme, des synthétiseurs en nombres, des effets, des boucles. Une interface utilisateur très réussie et fun. La possibilité exclusive d’ajouter des effets vidéo à votre musique. Très innovant, permettant d’être utilisé sous tous les angles selon que vous soyez DJ, musicien instrumentistes voulant marier musique électronique et acoustique.

 

 

  • Et les autres…

 

– Moins répandus, ils n’en ont pas moins le droit d’êtres cité. Leur succès commercial moindre chez nous n’est pas lié à leur faiblesse technique, mais plus à des raisons commerciales. Même survolé, les lister peut permettre d’éveiller votre curiosité à en savoir plus sur chacun d’entre eux.

 

Samplitude : Uniquement sur PC, il est dans la catégorie des logiciels comme Protools. Pro, assurément, dédié avant tout à l’audio avec des effets haut de gamme, une édition audio très poussée. Il permet d’allez de l’enregistrement jusqu’à la gravure. Des outils de mesures très pros, un échantillonnage jusqu’à 348 KHz, bref, un arsenal de guerre pour un logiciel plutôt dédié aux professionnels. Logiciel de la marque Magix, il s’inscrit dans une gamme composée de produits plus grand public (Music Maker) et encore plus haute de gamme essentiellement destinée au Broadcast et au Mastering (Séquoia).

 

Digital Performer : Historiquement, c’était le logiciel phare qui permettait d’intégrer les échantillonneurs Hardware aux fonctions de séquenceur. Aujourd’hui le sampleur étant dématérialisé, il combine Audio et MIDI dans un environnement graphique particulièrement personnalisable. On lui reproche souvent son interface graphique peu lisible, d’autres la trouvent élégante, c’est affaire de gout. Dans la catégorie de logiciels comme Cubase ou Logic, il ajoute certaines fonctionnalités issues de Live.

 

Sonar : Très répandu aux États Unis, moins en Europe, il n’en est pas moins une valeur sure parmi ses concurrents. Souvent fourni dans une version « light », vous aurez le choix de monter en gamme par l’une des trois versions proposé par le constructeur.

 

Studio One : Dernier venu dans la famille des séquenceurs, ambitieux et étonnement fluide, puissant. On lui donnait peu de chance de s’imposer parmi ses concurrents installés depuis des décennies. Il fait pourtant aujourd’hui partie des challengers les plus sérieux. Le logiciel se veut avant tout au service du musicien pas trop technicien, le « glisser-déposer » est roi, l’économie de geste est d’une redoutable efficacité (on retrouve le même état d’esprit dans Live). L’audio et le MIDI se mélangent avec les instruments virtuels dans une économie de temps et d’efforts étonnante.

Il en existe encore d’autres, parmi les plus connus dans les challengers, Reaper, Bitwig studio, Reason (qui intègre Play)…etc.

  • Output (conclusion).

– Balayer les fonctionnalités aussi rapidement d’autant de logiciels est forcement partial, vouloir être concis se fait au prix de raccourcis qui mettent en silence tout le potentiel de chacun de ses logiciels. Le but ici est de rassembler les éléments les plus essentiels. Votre talent s’exprimera (ou pas) quelque soit celui que vous choisirez. Vous ne pouvez pas vraiment vous tromper, une fois vos habitudes prises, vous pourrez dans l’un comme dans l’autre oublier de plus en plus la technique et trouver un chemin parmi les innombrables fonctionnalités proposées. Vous avez en tout cas les éléments nécessaires au début d’une réflexion sur le sujet puisque de toute façon, il ne peut pas y avoir de réponses toutes faites.